La diffusion de sport à la télévision a connu de nombreuses évolutions structurantes pour son économie au cours des dernières années.
Le lancement de chaînes gratuites nationales en 2012 et en particulier la chaîne l’Equipe consacrée au sport, celui des chaînes payantes thématiques beIN SPORTS la même année, l’acquisition par le groupe Discovery des chaînes Eurosport en 2015 ou encore le lancement des chaînes SFR Sport en 2016 ont fait évoluer l’offre de programmes sportifs en télévision et la structure du marché français de l’acquisition des droits sportifs.
Le marché français des droits sportifs représente 1,45 milliard d’euros fin 2016 ; il connaît une croissance soutenue (+ 25 % entre 2011 et 2016) et est marqué par le poids croissant des ayants-droit étrangers.
Le sport est de plus en plus diffusé en télévision et il reste un contenu consommé en direct et toujours aussi fédérateur. Ce constat est confirmé par :
- la forte croissance du volume horaire de programmes sportifs diffusés en télévision, qui a plus que doublé depuis 2010 pour atteindre 211 000 heures environ en 2016 ;
- l’augmentation du nombre de disciplines retransmises depuis 2010, notamment en télévision gratuite. (plus de 31 disciplines sont désormais diffusées en 2016 contre 21 en 2010 ;
- la plus forte exposition de la pratique sportive féminine, dont le poids dans le volume horaire des retransmissions sportives a plus que doublé entre 2012 et 2016.
En parallèle, la place prise par la consommation non linéaire des contenus audiovisuels, sur d’autres supports que le téléviseur, ainsi que l’importance croissante des plateformes numériques, laissent entrevoir de nouveaux modes de consommation des contenus sportifs et une potentielle concurrence pour les éditeurs de télévision.
L’ensemble de ces évolutions structurantes et porteuses d’enjeux forts à la fois pour le monde sportif et le secteur audiovisuel a appelé un nouveau travail d’analyse de la part du Conseil sur la diffusion du sport à la télévision. Cette nouvelle étude qui fait suite à une précédente étude publiée en 2011 identifie les contributions économiques de la télévision au monde sportif d’une part et les contributions économiques du sport aux éditeurs de chaînes de télévision d’autre part. Le média télévisuel contribue directement au financement du sport via les droits télévisuels et indirectement en offrant une exposition puissante aux retombées économiques sur la pratique du sport et sur son attractivité auprès des partenaires. Le sport est lui un contenu pleinement intégré, voire moteur, dans les modèles économiques de 37 chaînes de télévision nationales gratuite et payante et de nombreuses chaînes locales.
Le Conseil a eu l’ambition d’englober au mieux la diversité des disciplines diffusées en télévision, en termes notamment de « maturité télévisuelle » du sport, de niveau de professionnalisation des organisations sportives et de capacité à commercialiser des droits. Symétriquement, elle vise aussi à appréhender la diversité des modèles économiques des chaînes diffusant du sport (chaînes payantes et gratuites, généralistes et thématiques, nationales et locales).
Pour mener ses travaux, le Conseil s’est notamment appuyé sur des études et des données publiques de sources diverses (ministères, fédérations et ligues, cabinets de conseil, presse spécialisée, etc.). Il a également nourri ses réflexions de la littérature économique relative à la diffusion de sport à la télévision ainsi que des informations recueillies lors d’un large cycle d’entretiens avec les acteurs des deux secteurs : éditeurs, fédérations, ligues professionnelles, ministère en charge des sports, Comité national olympique sportif français, agences médias, etc.