Comme en 2016, le CSA publie une étude sur le tissu économique de la production audiovisuelle.
Cette (très jeune) tradition annuelle, menée avec le concours du groupe Audiens, choisit de s’éloigner de l’approche traditionnelle et sortir du prisme purement juridique pour tenter d’appréhender l’économie de ce secteur dans son entièreté.
Cette deuxième édition présente un double enrichissement : un éclairage du secteur de la distribution audiovisuelle, qui bénéficie d’une reconnaissance juridique récente de son statut, et une attention particulière aux ventes à l’international, qui sont aujourd’hui considérées comme les principaux relais de croissance du secteur de la production.
Pour les parties quantitatives de cette étude, le CSA s’est notamment appuyé sur plusieurs séries d’indicateurs issus des bases de données de l’INSEE et d’Audiens, sur des données de Médiamat / Eurodata TV et sur des données publiées par TVFI et le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC). Les résultats d’une enquête réalisée par le Syndicat des entreprises de distribution de programmes audiovisuels (SEDPA) apportent des premiers éléments chiffrés sur l’activité économique du secteur de la distribution audiovisuelle.
Le tissu du secteur de la production audiovisuelle reste caractérisé par une hétérogénéité marquée et une proportion élevée de petites structures (3 728 entreprises actives en 2015). Le secteur reste créateur net d’emplois salariés (89 500 individus distincts en 2015). Après une phase de progression significative de 2008 à 2012, son chiffre d’affaires total tend à stagner depuis cette date (2,9 milliards d’euros en 2014). Du côté de la demande, le modèle économique des éditeurs de services de télévision linéaire est affecté par plusieurs phénomènes, qui pénalisent leurs capacités d’investissement : baisse tendancielle de la durée d’écoute de la télévision, ralentissement des investissements publicitaires, etc. Les services audiovisuels non linéaires progressent rapidement mais ne constituent pas pour autant un relais de croissance suffisant pour compenser la baisse des investissements des éditeurs.
Le rôle du distributeur de programmes audiovisuels a profondément évolué depuis dix ans. Il se trouve aujourd’hui notamment confronté à trois évolutions importantes :
- la baisse des prix d’acquisition, qui pousse les acteurs à multiplier les ventes ;
- l’augmentation du volume d’activité juridico-administrative ;
- l’augmentation des coûts techniques et de marketing.
Face à ces évolutions, les distributeurs sont passés d’une fonction uniquement commerciale en aval de la production des programmes à une fonction d’initiateur ou d’accompagnateur de projets dès l’amont de la chaîne de valeur.
Dans un contexte de tension sur la demande au niveau national et de mondialisation des échanges et de la consommation de programmes audiovisuels, les exportations apparaissent comme le principal relais de croissance pour l’activité de production. A ce titre, l’année 2015 constitue un nouveau record pour les ventes à l’étranger de programmes français avec un chiffre d’affaires de 164,2 M€. Ces bons résultats s’inscrivent dans la tendance haussière constatée depuis 2009 (+64 M€ au total au cours de la période 2009-2015).
Vous pouvez consultez ci-dessous l'étude du CSA et/ou la télécharger dans l'encadré "Ressources".