Le Conseil a été saisi par l’Association nationale Pommes Poires, ainsi que le Syndicat de l’AOP Pomme du Limousin, au sujet d’un reportage intitulé "Peut-on encore manger des pommes ?" diffusé le 5 mars 2015 sur France 2 dans le magazine Envoyé spécial. Ce reportage avait pour objet l’utilisation de produits phytosanitaires par les producteurs de pommes français. Les plaignants dénonçaient un traitement partial du sujet s’avérant extrêmement préjudiciable à la filière, tant sur le plan moral que sur le plan économique. Ils déploraient également un manque de diversité des points de vue et précisaient avoir refusé d’apporter leurs témoignages en raison du « militantisme » de la journaliste. Ils regrettaient enfin certaines inexactitudes qui accentuaient une absence de nuance dans le traitement de ce sujet prêtant à controverse.
Après avoir rappelé le principe de liberté éditoriale des chaînes, le Conseil a considéré qu’en ayant donné l’occasion à un producteur de donner son point de vue et en tentant de recueillir, sans succès, le témoignage de certains intervenants, notamment ceux des requérants, la chaîne n’avait pas manqué à son obligation d’assurer la diversité des points de vue. S’il comprend l’intervention des plaignants, le Conseil considère que l’utilisation de produits phytosanitaires par les producteurs français correspond à une réalité et que la chaîne a pris soin d’user de certaines précautions dans le traitement de ce sujet.
Dans ces conditions, aucun manquement de la chaîne à ses obligations en matière de droits et libertés n’est caractérisé.
Le Conseil a répondu en ce sens aux plaignants.