Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) s’engage encore davantage dans la protection des jeunes publics et s’associe à la démarche du Gouvernement en signant le Protocole d’engagements pour la prévention de l’exposition des mineurs aux contenus pornographiques en ligne.
« En moyenne, on considère que dans notre pays c’est à 13 ans qu’on accède à la pornographie. (…) Comme dans la société, on doit protéger nos enfants et ne pas considérer que le numérique est un espace où tout est permis », rappelait le président de la République, Emmanuel Macron, le 20 novembre 2019, à l’Unesco, lors de son discours en ouverture du 30ème anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant et de la Journée mondiale de l’enfance.
L’exposition aux contenus pornographiques en ligne en évolution
Sur l’exposition des mineurs à des contenus pornographiques, sujet de société majeur, le constat est alarmant et la pratique devenue courante : 64 % des garçons et 39% des filles âgés de 15 à 17 ans ont déjà visionné une vidéo pornographique (Source : IFOP observatoire de la parentalité et de l'éducation numérique 2017. 1005 personnes âgées de 15 à 17 ans).
Une exposition à des contenus pornographiques par ailleurs en évolution : en 2017, 51% des adolescents ont navigué sur un site pornographique, 37% en 2013. Enfin, l’accès à ces contenus se fait principalement sur smartphone (40%) et parfois fortuitement, sans l’avoir cherché (50% filles et garçons).
Les effets psychologiques de l’exposition des mineurs à des contenus pornographiques
Pour les mineurs, les conséquences de ces expositions sont importantes, à court terme comme à long terme. Béatrice Copper-Royer, psychologue spécialiste de l’enfant et de l’adolescent et co-fondatrice de l’association e-enfance et Grégoire Borst, professeur de psychologie du développement et de neurosciences cognitives de l’éducation et directeur du laboratoire de psychologie du développement et de l’éducation de l’enfant au CNRS, tous les deux membres du comité d’experts Jeune public du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), expliquent, pour le CSA, certains des effets que peuvent avoir ces expositions pour les mineurs, et invitent à dialoguer pour les éviter :
Le CSA s’engage pour la prévention de l’accès des mineurs aux contenus inappropriés en ligne et l’accompagnement des parents vers les bonnes pratiques
Le CSA s’engage dans la lutte contre l’accès des mineurs à la pornographie sur internet et renforce son soutien à la parentalité numérique.
En ce sens, le comité d’experts Jeune public du CSA contribue aux travaux de prospective du Conseil supérieur de l’audiovisuel sur les enjeux de la protection du jeune public, tout particulièrement ceux attachés aux nouveaux usages et à l’évolution du numérique. Parmi les thématiques de travail prioritaires du comité, figurent ainsi la lutte contre les contenus inappropriés (violence, pornographie) et la sécurisation des accès.
Dans le cadre de la campagne de sensibilisation à la signalétique jeunesse qu’il organise annuellement, le CSA met en outre à disposition des tutoriels proposant aux parents des conseils pour protéger au mieux leurs enfants des contenus choquants ou de leurs effets :
Tuto CSA – Comment parler à votre enfant s’il a vu une image qui l’a choqué ?
Tuto CSA – Qu’est-ce que le contrôle parental ?
Lutte contre l’exposition des mineurs à des contenus pornographiques : une action collective
Le 17 janvier 2020, le CSA et l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse) ont signé le protocole d'engagements pour la prévention de l'exposition des mineurs aux contenus pornographiques mis en place par Adrien Taquet, secrétaire d'Etat chargé de la Protection de l'enfance et Cédric O, secrétaire d'Etat chargé du Numérique.
Ce protocole appelle à la mobilisation des acteurs signataires (fournisseurs d’accès à internet, opérateurs mobiles, moteurs de recherche, éditeurs de contenus, constructeurs de terminaux, systèmes d’exploitation, associations en charge de la protection de l’enfance) autour :
- du déploiement et de la promotion d’outils de contrôle parental au travers, notamment de la mise en place d’un portail d’information commun sur les systèmes de contrôle parental ;
- de la mesure de l’utilisation de ces dispositifs via le développement d’indicateurs pertinents évaluant le niveau d’utilisation de ces systèmes.
Le comité de suivi des engagements du protocole, piloté conjointement par le CSA et l'Arcep et réunissant l'ensemble des signataires, a tenu sa première réunion le vendredi 7 février 2020.