La loi du 22 décembre 2018 relative à la lutte contre la manipulation de l’information confie au Conseil supérieur de l’audiovisuel le soin d’établir un bilan de l’application et de l’effectivité des mesures mises en œuvre par les principales plateformes pour lutter contre la diffusion de fausses informations. Le CSA rend public ce jour son premier bilan. Il porte sur l’année 2019 et a été établi à partir des déclarations des opérateurs de ces plateformes en ligne, guidées par le questionnaire que leur avait adressé le CSA.
De quels opérateurs de plateformes en ligne s’agit-il ?
Onze opérateurs ont adressé une déclaration concernant au total seize services répondant au critère fixé par décret d’un nombre de visiteurs uniques mensuels sur le territoire français supérieur à 5 millions. Il s’agit, d’une part, de plateformes de classement ou référencement de contenus, biens ou services : Bing, Google, Yahoo Portal, Yahoo Search et, d’autre part, de plateformes de mise en relation en vue du partage de contenus, biens ou services : Aufeminin, Dailymotion, Doctissimo, Facebook, Instagram, Jeuxvideo.com, LinkedIn, Microsoft Ads, Snapchat, Twitter, Wikipédia, YouTube.
Le bilan est fondé principalement sur ces déclarations, ainsi que sur des échanges complémentaires avec les opérateurs et sur les travaux du comité d’experts sur la désinformation en ligne. Dans son analyse, le Conseil supérieur de l’audiovisuel a tenu compte de la diversité des plateformes, tant au regard de leur activité et de leur modèle économique que de leur fréquentation et de leur chiffre d’affaires.
Sur quelles thématiques porte ce bilan ?
Dans leurs déclarations (également publiées sur le site du CSA), les opérateurs de plateforme en ligne ont fait état des moyens déployés afin de lutter contre les fausses informations. Ils ont pour obligation légale de mettre en place un outil de signalement, ainsi que des mesures complémentaires qui peuvent relever de la transparence des algorithmes, de la promotion des contenus issus d'entreprises et d'agences de presse et de services de communication audiovisuelle, de la lutte contre les comptes propageant massivement de fausses informations, d'information des utilisateurs sur les contenus sponsorisés d'information se rattachant à un débat d'intérêt général et de l'éducation aux médias et à l'information.
Les principaux enseignements
Le CSA constate que la majorité des opérateurs se sont saisis de l’enjeu de lutte contre la diffusion de fausses informations, en suivant plusieurs de ses recommandations ; néanmoins, il estime que ces mesures doivent encore être approfondies et appelle à davantage de transparence à son égard et vis-à-vis des utilisateurs. C’est le sens des préconisations formulées par le CSA sur chacun des types de mesures cités plus haut.
Le CSA tient enfin à souligner la qualité de la coopération et du dialogue noué avec les opérateurs dans le cadre de ce premier exercice, même si le niveau de précision des réponses est parfois hétérogène, notamment sur les moyens humains et financiers déployés et sur la transparence des algorithmes.
A la lumière du présent bilan, le CSA entend, dans les prochains mois, poursuivre la réflexion sur l’amélioration de la lutte contre la diffusion de fausses informations avec son comité d’experts sur la désinformation en ligne ainsi qu’avec les opérateurs.