Créé par la loi du 7 août 1974, l’Institut national de l’audiovisuel (INA) est un établissement public industriel et commercial né du regroupement de trois services de l’ancien ORTF : les archives, la formation professionnelle et la recherche. Entreprise culturelle de l’audiovisuel, l’INA s’affirme aujourd’hui comme un acteur de référence du secteur. La sauvegarde de la mémoire audiovisuelle est l'un de ses trois grandes missions (avec la mise en valeur du patrimoine audiovisuel et la formation et la transmission des savoirs). Dans cette page, l'INA vous explique en quoi elle consiste.
Les fonds de la radiotélévision publique
Des collections « historiques » en perpétuel renouvellement
À sa création le 1er janvier 1975, l’INA hérite du fonds historique des émissions produites par la Radiodiffusion française (RDF, avant 1949), la Radiodiffusion-télévision française (RTF, 1949-1964) et l’Office de radiodiffusion-télévision française (ORTF, 1964-1974). L’INA conserve également le fonds des Actualités cinématographiques françaises (1945-1969), racheté par l’ORTF en 1969. Depuis 1975, ces fonds s’enrichissent année après année des émissions déposées à l’INA par les différentes sociétés nationales de programme.
Outre la mission de les sauvegarder, la loi confie à l’INA, Établissement public industriel et commercial, des droits d’exploitation sur les émissions produites par les diffuseurs publics, permettant ainsi à l’Institut de mettre en valeur ce riche patrimoine audiovisuel. Ces droits ne s’appliquent toutefois pas à l’ensemble des programmes diffusés sur les chaînes publiques, mais uniquement aux émissions produites par elles.
Une politique de numérisation ambitieuse
À la fin des années 1990, l’INA doit faire face aux graves dangers pesant sur la conservation des supports analogiques sur lesquels sont conservées ses archives : à terme, c’est toute une mémoire audiovisuelle qui menace de disparaître. L’Institut réagit en initiant dès 1999, avec le soutien de l’État, un ambitieux plan de sauvegarde et de numérisation (PSN). Au total, ce sont quelque 335 000 heures de télévision et près de 500 000 heures de radio qui ont été prises en compte dans le PSN.
Au-delà de l’enjeu patrimonial – sauvegarder une mémoire en péril – la numérisation a révolutionné la manière dont l’INA diffuse et met en valeur son patrimoine.
L’INA s’ouvre à des fonds nouveaux
Grâce notamment à l’expérience pionnière du PSN, l’INA a développé un savoir-faire unique autour de la sauvegarde et de la mise en valeur de fonds audiovisuels. Aujourd’hui, l’INA propose à d’autres détenteurs d’images de bénéficier de cette expertise, en prenant en charge leurs collections, notamment à travers des mandats commerciaux.
Ainsi, l’INA sauvegarde et exploite aujourd’hui sous forme de mandats les archives de l’AFP, de TF1 pour ses programmes d’actualité et de sports, de Radio Nova, ainsi que celles de nombreux producteurs audiovisuels privés.
Parallèlement, l’INA accueille des collections audiovisuelles à valeur culturelle historique ou sociologique, dont il assure la conservation et la mise en consultation. Parmi ces collections, celle des théâtres nationaux (Théâtres de l’Odéon, de la Colline, de Chaillot, Opéra de Paris…) ou encore celle des Rencontres d’Arles.
Le dépôt légal de la radio et de la télévision
Un nouvel enjeu face à la mutation du paysage audiovisuel
Tout au long des années 1980, suite à la suppression du monopole de l’État sur les ondes, l’émergence de nombreux diffuseurs privés pose un enjeu patrimonial inédit. Au contraire des chaînes publiques, les programmes de ces nouveaux acteurs ne sont en effet pas archivés par l’INA. Comment, dès lors, s’assurer que cette mémoire audiovisuelle sera bien préservée ?
C’est notamment pour remédier à cette question que la loi du 20 juin 1992 étend le périmètre du dépôt légal à la radio et à la télévision. Cette loi transpose à l’audiovisuel le principe du dépôt légal de l’imprimé institué en 1537 par François Ier : en tant qu’institution publique, l’INA est chargé de collecter, documenter et conserver les émissions de télévision et de radio diffusées en France, afin de pouvoir les rendre accessibles aux chercheurs. En revanche, l’INA n’acquiert aucun droit d’exploitation sur les programmes collectés dans le cadre du dépôt légal.
Le dépôt légal de la radio et de la télévision est effectif depuis 1995. Grâce à un dispositif de captation numérique par liaisons satellites et fibres optiques, la collecte des programmes s’effectue directement 24h/24 pour 179 chaînes de télévision et de radio. Le fonds collecté représente fin 2019 18 697 584 heures de programmes, en incluant les mandats patrimoniaux.
Un élargissement au web
Nouveau média en plein essor, l’Internet appelait lui aussi un cadre patrimonial adapté. C’est chose faite depuis la loi du 1er août 2006, qui institue un dépôt légal des sites web français, dont la responsabilité est partagée entre l’INA et la Bibliothèque nationale de France.
L’INA THEQUE : un dispositif de consultation élargi
Dans la continuité de ses collections audiovisuelles (16 millions d'heures d'images et de sons), l’INA collecte et conserve également les sites internet relevant du domaine de la communication audiovisuelle : plus de 14 000 sites web et 18 000 comptes de réseaux sociaux et vidéos ainsi que 400 flux de réseaux sociaux sont ainsi actuellement captés au jour le jour et archivés.
Cette activité, complémentaire des autres missions de l’INA, est conduite par la Direction déléguée aux Collections avec pour objectif principal la constitution d’un patrimoine national audiovisuel et numérique favorisant la recherche scientifique.
Les collections de l'INA sont accessibles sur l'ensemble du territoire : à la Bibliothèque nationale de France à Paris, dans ses 6 délégations régionales et 49 centres de consultations sur le territoire, et dans plus de 25 médiathèques et cinémathèques.
Consultez le rapport d'activité 2019 de l'INA
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