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- Les négociations internationales
La Conférence
européenne des administrations
des postes et télécommunications (CEPT)
2 - Les relations avec l'Agence nationale
des fréquences (ANFR)
3 - Les relations avec l'Autorité
de régulation des télécommunications (ART)
4 - La planification des fréquences
Radio
Télévision
Télévision analogique
Télévision numérique
terrestre (TNT)
5 - La concertation technique sur la
télévision numérique et les expérimentations
Les expérimentations
La commission technique d'experts
Les réaménagements
6 - La coordination des fréquences
7 - La protection de la réception
et le contrôle des émissions
La protection de la réception
Radio
Radios en modulation d'amplitude (MA)
Radios en modulation de fréquence
(MF)
Télévision
CB
Immeubles brouilleurs
Le contrôle des émissions
de radiodiffusion
Les responsabilités du Conseil supérieur de l'audiovisuel dans la gestion du spectre hertzien sont moins connues que d'autres mais tout aussi importantes. La planification de la bande MF, comme l'attribution de canaux de diffusion aux télévisions, reposent exclusivement sur le Conseil qui a, en outre, entrepris la planification des fréquences pour la diffusion numérique de terre.
Pour l'ensemble des fréquences dont il assure la gestion, le CSA participe aux procédures de coordination internationales, en liaison avec les autres administrations concernées.
De plus, il revient au CSA d'apporter des solutions aux problèmes de réception que rencontrent les usagers sur leurs postes de télévision ou de radio. Il est ainsi saisi, chaque année, de plusieurs centaines de réclamations émanant de téléspectateurs et d'auditeurs.
La CEPT regroupe les administrations des postes et télécommunications de 44 pays du continent européen. L'Agence nationale des fréquences coordonne la représentation de la France aux différentes commissions et groupes de travail de cet organisme. Les positions françaises sur les sujets qui y sont traités sont définies au sein des commissions de l'Agence, auxquelles participent les services du CSA.
Un des sujets importants pour le CSA est la révision du plan de Stockholm 1961 de la télévision en Europe, pour déterminer un plan de fréquences numériques européen. Le principe de cette révision a été adopté par l'Union internationale des télécommunications, sur demande des pays européens. La révision sera effectuée dans le cadre d'une conférence régionale de planification qui se tiendra en deux sessions : la première en 2004 pour définir la méthode et les paramètres de planification, la seconde en 2006 pour réaliser la planification. Le CSA participe aux groupes de travail chargés de préparer cette conférence, en particulier le groupe FM24 de la CEPT.
Un autre sujet traité par le CSA est la préparation de la conférence de planification DAB de juin 2002.
L'extension de 7 blocs supplémentaires en bande L de la ressource actuelle de 9 blocs affectée au T-DAB en Europe et planifiée en 1995 par la conférence de Wiesbaden a été entérinée par l'ECC à Nicosie en mars 2000. En 2001, les administrations ont été sollicitées pour faire part à l'ECC de leurs desiderata concernant le découpage en allotissements de leur territoire. La conférence de planification destinée à affecter un 3e bloc pour chaque allotissement des pays relevant de la CEPT se tiendra à Maastricht en juin 2002.
Par décision du 21 novembre 2000, le CSA a désigné M. Jean-François Tournu, directeur technique et des nouvelles technologies de communication (NTC) du Conseil, pour le représenter au conseil d'administration de l'Agence nationale des fréquences.
Les quatre principales commissions consultatives de l'ANFR sont les suivantes :
La Commission de planification des fréquences (CPF), dont la principale tâche est l'élaboration et le suivi du Tableau national de répartition des bandes de fréquences ;
La Commission des conférences de radiocommunications (CCR) chargée de contribuer à la préparation de la position française dans les négociations internationales dans le domaine des fréquences radioélectriques ;
La Commission de synthèse et de prospective en radiocommunications, chargée de contribuer aux analyses prospectives des fréquences radioélectriques en vue de leur utilisation optimale par les utilisateurs publics ou privés ;
La Commission des sites et servitudes (CSIS) qui instruit notamment les dossiers d'implantation, de transfert ou de modification de stations radioélectriques soumis à l'avis ou à l'accord de l'agence.
Les services du CSA ont participé activement en 2001 aux travaux de ces commissions et des diverses commissions spécialisées qui leur sont rattachées.
La loi de réglementation des télécommunications de 1996 a confié à l'ART une partie des responsabilités précédemment dévolues au CSA en matière de gestion des fréquences. Ainsi, c'est l'ART qui attribue aux opérateurs audiovisuels les fréquences nécessaires à la transmission de leurs programmes, le Conseil restant compétent pour les fréquences de diffusion.
Le CSA a donné une réponse positive à la demande, le 20 juillet, de l'Autorité de régulation des télécommunications de pouvoir continuer à disposer de la bande 825-845 pour des services de téléphonie mobile dans l'île de Saint-Barthélémy et la partie française de l'île de Saint-Martin (Antilles), pour une durée de cinq ans non renouvelable.
Le Conseil a donné un avis favorable à l'octroi par l'Autorité de régulation des télécommunications (ART) d'une autorisation d'un an renouvelable une fois pour la mise en place d'un réseau expérimental de diffusion d'Internet dans la bande 3,6-3,8 GHz dans le département de l'Ardèche.
Par ailleurs, mis en place à l'occasion de l'examen des projets de directives européennes relatives aux communications électroniques (paquet « télécom »), un groupe de liaison ART/CSA tient désormais des réunions mensuelles consacrées aux principales questions soulevées par la convergence et aux préoccupations communes des deux instances de régulation.
En 2001, la recherche de fréquences pour des émetteurs de radiodiffusion sonore à modulation de fréquence a porté sur plusieurs plans de fréquences :
- 1 plan pour le CTR de Dijon (25 zones, 39 fréquences) ;
- 1 plan pour le CTR de Caen (8 zones, 9 fréquences) ;
- 1 plan pour le CTR de Nancy (3 zones, 3 fréquences) ;
- 1 plan pour le CTR de Clermont-Ferrand (36 zones, 65 fréquences).
S'agissant des demandes d'autorisation pour des radios temporaires, elles ont donné lieu à 391 études (cf. annexe).
En outre, en réponse aux souhaits de certaines radios autorisées, visant à la modification de leurs caractéristiques d'émission, 224 études ont été effectuées pour les stations privées et pour Radio France. Par ailleurs, une fréquence supplémentaire a été autorisée pour RFO en Guadeloupe et une autre pour Radio France en vue de la diffusion du programme Le Mouv' à Clermont-Ferrand.
À la demande du Conseil, Radio France a poursuivi la restitution de fréquences non mises en service. Les autorisations d'usage de 54 fréquences restituées par l'opérateur public ont ainsi été abrogées, permettant de les réutiliser dans le cadre de l'établissement des plans de fréquences mentionnés ci-dessus. De plus, le Conseil a demandé à Radio France de modifier les fréquences de 6 de ses émetteurs et de restituer 2 fréquences faisant double emploi à Clermont-Ferrand dont les autorisations ont également été abrogées. Enfin, le Conseil a accueilli favorablement la demande de Radio France d'effectuer un changement de programme à Paris : la fréquence 92,1 MHz utilisée précédemment pour diffuser France-Musiques a ainsi été attribuée au Mouv'.
La radio traditionnelle en MF peut offrir des services complémentaires grâce à l'adjonction d'une sous-porteuse du signal MF de base. Ces informations sont juxtaposées au signal sonore et l'ensemble est diffusé par une seule et même fréquence.
Un tel système a été normalisé sous le nom de RDS (Radio Data System) ; il est désormais largement répandu en émission et le parc de récepteurs équipés du RDS augmente chaque année. Les services RDS sont de deux sortes :
- les services d'information « stables », pour lesquels les données ne changent pas ou rarement (nom de programme, données d'aide à l'accord du récepteur, identification de programme) ; ils peuvent être reçus et exploités par l'autoradio quels que soient l'endroit et l'instant ;
- les services « dynamiques », directement liés à une émission du programme (par exemple, identification des débuts et fins des messages routiers).
Le Conseil, pour ce qui le concerne, autorise l'utilisation de certains des codes caractérisant le système RDS et affecte en outre un code spécifique (code « PI », d'identification de programme).
Il a ainsi autorisé 38 réseaux nationaux et 642 réseaux régionaux. Les différents codes et zones de couverture de ceux-ci figurent en annexe.
61 fréquences nouvelles ont été attribuées en 2001 aux différentes chaînes.
Les chaînes nationales ont bénéficié de 43 fréquences leur permettant d'améliorer leur desserte :
M6 : 21 fréquences pour une population desservie de 47 805 personnes ;
Arte/La Cinquième : 21 fréquences, pour une population desservie de 82 940 personnes ;
France 2 : 1 fréquence, pour une population desservie de 4 000 personnes.
Une fréquence a été attribuée à une télévision locale permanente (Troyes).
Enfin, 17 fréquences en France métropolitaine et 1 fréquence dans les Dom-Tom ont été attribuées à des télévisions locales temporaires.
Le principal chantier traité en 2001 par la direction technique du Conseil a été la poursuite de la planification de la télévision numérique.
Ne différant guère des travaux conduits par le CSA en matière de fréquences analogiques, la planification des fréquences nécessaires au déploiement de réseaux numériques représente toutefois un volume de travail sans commune mesure avec celui que requièrent les stations MF ou l'extension des réseaux des chaînes de télévision actuelles. Ils doivent, en outre, être réalisés en un laps de temps beaucoup plus court qu'à l'ordinaire.
Cette planification comprend trois types d'opérations. Elle fait tout d'abord appel à des études théoriques, réalisées à l'aide de puissants moyens informatiques, qui permettent de déterminer les canaux susceptibles d'être utilisés parmi les milliers de fréquences des bandes du spectre hertzien affectées à la télévision.
Parallèlement, interviennent les procédures de coordination internationales indispensables pour vérifier que les fréquences dont l'utilisation est projetée et les caractéristiques d'émission envisagées ne sont pas incompatibles avec des canaux déjà en service ou planifiés dans les pays limitrophes. Ces opérations peuvent durer plusieurs mois et nécessitent souvent des négociations ardues avec nos voisins.
Enfin, des mesures effectuées sur le terrain et dans chaque zone visent, en complétant les simulations informatiques, à identifier de manière plus précise les brouillages et à déterminer tous les réaménagements nécessaires sur les réémetteurs analogiques en service.
Les travaux de planification se sont poursuivis tout au long de l'année 2001. Ils ont permis le lancement par le CSA, le 24 juillet 2001, de l'appel aux candidatures pour des services de télévision diffusés en mode numérique par voie hertzienne terrestre (TNT). En plus des 29 sites concernés par cet appel, l'objectif poursuivi est de planifier 81 sites supplémentaires de manière échelonnée jusqu'en mars 2003. A terme, 85 % de la population pourront recevoir les chaînes de la télévision numérique terrestre.
Le Conseil a publié sur son site Internet (www.csa.fr), au fur et à mesure de l'avancement des travaux de planification des informations complémentaires ou mises à jour relatives aux 29 premiers sites ainsi qu'aux sites suivants.
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Le Conseil encourage toutes les expérimentations qui permettent d'apporter des renseignements pertinents nécessaires à la planification de la télévision numérique terrestre, notamment en ce qui concerne la portabilité. En 2001, il a délivré plusieurs autorisations et en a prolongé certaines :
- reconduction de juillet 2001 à juillet 2002 de l'autorisation donnée à la société TDF pour les expérimentations menées par son centre d'études de Metz ;
- autorisation de la société TDF pour une expérimentation d'émission isofréquence entre deux émetteurs principaux (Rennes-Saint-Pern et Vannes-Moustoir'ac) ;
- autorisation de la société TDF pour une expérimentation de réémetteurs isofréquence de densification pour la réception portable à Rennes ;
- autorisation donnée à la société Motorola Labs pour des expérimentations à Gif-sur-Yvette de juillet 2001 à janvier 2002.
En région parisienne, quatre expérimentations se sont poursuivies en 2001 avec des objectifs multiples et complémentaires :
- une expérimentation réalisée par la Compagnie du numérique hertzien, filiale de Canal+, avec une diffusion en mode numérique sur le canal 27 H à partir d'un émetteur installé sur le toit du siège de Canal+, quai André-Citroën à Paris. Les tests réalisés portent sur la gestion du multiplex, la couverture en réception fixe et portable et la compatibilité avec un canal analogique adjacent (le 28 H diffusant France 3 à partir de la tour Eiffel) reçu au voisinage de l'émetteur TNT ;
- une expérimentation réalisée par la Société d'exploitation pour le numérique terrestre (SENT), filiale de TPS, avec une diffusion en mode numérique sur le canal 38 H à partir d'un émetteur installé sur le toit du siège de TPS, quai de Stalingrad à Issy-les-Moulineaux. Les objectifs sont similaires à ceux de l'expérimentation précédente à la différence que le canal utilisé n'est pas adjacent à un canal analogique en service dans la région et que les sujets du contrôle d'accès et de l'interopérabilité des services interactifs y sont en plus traités ;
- une expérimentation réalisée par Towercast, avec une diffusion en mode numérique sur le canal 67 à partir de trois émetteurs situés en bordure immédiate de Paris. Les tests réalisés portent sur la mise en oeuvre d'un réseau monofréquence urbain et la couverture pour une réception en modes portable et mobile ;
- une expérimentation réalisée par TDF, avec une diffusion en mode numérique sur le canal 35 H, puis 24 H, à partir de la tour Eiffel. Les objectifs principaux de l'expérimentation sont l'étude de la compatibilité entre la TNT et les services distribués sur les réseaux câblés, de la réception portable en milieu urbain dense et de la capacité des antennes collectives à recevoir et distribuer les signaux TNT. Cette expérimentation a été lancée sous l'impulsion du Conseil, à la suite de plusieurs demandes émanant de différents acteurs, exprimées dans le cadre de la commission technique d'experts. Les résultats des tests que les sociétés réaliseront grâce à cette diffusion devront être mutualisés entre les acteurs concernés.
Afin de lancer la télévision numérique terrestre dans de bonnes conditions, le Conseil a mis en place une commission technique d'experts, animée par la direction technique du CSA.
Cette commission, qui examine notamment les questions relatives à la portabilité, à l'interopérabilité des équipements et aux caractéristiques des signaux émis, est composée d'une centaine d'experts issus de sociétés relevant de différentes branches du secteur audiovisuel. Elle se réunit à un rythme mensuel. Six groupes de travail ont été créés afin d'étudier certains domaines précis.
Groupe 1 sur l'interopérabilité et son sous-groupe traitant les langages déclaratifs
L'objectif de ce groupe est de rechercher une solution logicielle qui permettra la diffusion de services interactifs interopérables sur la TNT, compatible avec les contraintes de déploiement des terminaux et des téléviseurs intégrés. La première étape a consisté en la rédaction d'un livre blanc des fonctionnalités des terminaux de réception, qui est une synthèse des besoins exprimés par les éditeurs de programmes.
Groupe 2 sur la réception portable
Ce sous-groupe est chargé d'étudier les moyens d'améliorer la portabilité. Ses premières conclusions préconisent l'installation de réémetteurs fonctionnant en isofréquence avec l'émetteur point haut de la zone concernée. Ces propositions seront validées en fonction des résultats des expérimentations menées par plusieurs sociétés représentées au sein de la commission.
Groupe 3 sur les services et profils de signalisation
Les travaux de ce groupe ont pris fin en octobre 2001.
Groupe 4 sur les chaînes en clair
Le groupe a recueilli les commentaires des différents participants sur le projet du décret d'obligation de reprise (must carry) et travaille en étroite collaboration avec le GT1 pour traiter d'éventuels problèmes spécifiques aux chaînes en clair, dans le domaine de l'interactivité.
Groupe 5 sur la mise à jour des terminaux de réception
Le groupe est chargé d'étudier les possibilités de mise à jour ou de téléchargement des terminaux de réception afin de corriger les dysfonctionnements logiciels susceptibles d'apparaître notamment au démarrage de la TNT, ou d'améliorer les fonctionnalités des terminaux.
Groupe 6 sur les antennes collectives
Le groupe étudie les solutions à mettre en oeuvre pour anticiper et accélérer l'adaptation des antennes collectives à la TNT.
En raison de la saturation des bandes de radiodiffusion, les objectifs ambitieux que s'est fixés le Conseil en matière de planification des fréquences (6 multiplex, couvrant plus de 80 % de la population en réception fixe) ne pourront être atteints qu'à condition de modifier les fréquences de plusieurs centaines d'émetteurs de faible puissance. En effet, le plus souvent, les fréquences identifiées pour le numérique sont déjà utilisées par des réémetteurs analogiques des chaînes hertziennes. Il est donc nécessaire de modifier les fréquences de ces réémetteurs pour éviter que les téléspectateurs qu'ils desservent ne subissent des brouillages lorsque la télévision numérique sera mise en service. Les conditions de réalisation et de financement de ces réaménagements sont à l'étude et conduiront probablement à utiliser les moyens du Fonds de réaménagement du spectre qui est géré par l'Agence nationale des fréquences.
Les fréquences de radiodiffusion mises en service ou modifiées en France doivent faire l'objet de coordinations préalables avec les administrations étrangères. De leur côté, les pays étrangers consultent l'administration française sur leurs projets.
En 2001, le nombre des consultations françaises auprès des administrations étrangères a été de :
- 47 en télévision analogique,
Pour leur part, les demandes venues de l'étranger se sont élevées à :
- 79 pour la télévision analogique,
- 61 pour la télévision numérique,
Tout au long de l'année 2001, le CSA a poursuivi les actions de coordination internationale des fréquences pour la télévision numérique terrestre. Fin décembre, le CSA avait ainsi lancé 990 consultations des administrations voisines concernant 306 canaux numériques français. À la même date, le Conseil avait été destinataire au total de 1 511 consultations de l'ensemble des administrations voisines pour des canaux de télévision numérique terrestre.
Par ailleurs, le CSA a fait enregistrer 915 fréquences de télévision dans les fichiers du Bureau de radiocommunications de l'Université internationale des télécommunications (UIT).
Conformément à l'article 14 de la loi du 26 juillet 1996 de réglementation des télécommunications, le CSA ne peut autoriser l'implantation d'une station d'émission de radio ou de télévision qu'après avoir recueilli l'avis de l'Agence nationale des fréquences. Dans ce cadre, en 2001, 453 projets de stations ont fait l'objet de demandes d'avis à l'ANFR.
Enfin, le Conseil a approuvé un projet d'accord entre les administrations égyptienne et française sur le partage des ressources spectrales à la position 7o W dans le plan de radiodiffusion par satellite et celui des liaisons de connexion associées.
L'article 22 de la loi du 30 septembre 1986 confie au Conseil la mission de contrôler l'utilisation des fréquences dont il assure la gestion et de prendre les mesures nécessaires pour assurer la bonne réception des signaux de radiodiffusion et de télévision.
En 2001, 10 700 enquêtes ont été effectuées à la suite des réclamations des usagers, contre 11 000 en 2000. La réduction observée les années précédentes se poursuit. Elle est obtenue en prenant seulement en considération les perturbations radioélectriques et non les installations défectueuses des particuliers qui ne sont pas du ressort du Conseil mais des installateurs.
La majorité des réclamations sont liées à une mauvaise réception des programmes de télévision.
Les réclamations concernant la réception de stations de radiodiffusion sonore en modulation d'amplitude représentent environ une cinquantaine de dossiers.
Les perturbations sont essentiellement provoquées par des installations électriques utilisées dans les milieux industriels (commandes à thyristors ou à diodes, lampes à fluorescence...), commerciaux ou artisanaux (enseignes lumineuses, tours, scies...) ou domestiques (clôtures électriques, variateurs de lumière, chaudières...).
Depuis plusieurs années, le Conseil attire l'attention des pouvoirs publics sur ces réclamations qui montrent qu'un nombre important d'auditeurs reçoivent dans de mauvaises conditions les radios en modulation d'amplitude (grandes ondes et ondes moyennes).
Les perturbations sont le plus souvent dues à des matériels d'importation dépourvus de dispositifs d'antiparasitage ou à des matériels français ou européens ne respectant plus que partiellement les normes d'antiparasitage.
En effet, les industriels et les importateurs pensent, à tort, que le public n'écoute plus que les radios en modulation de fréquence. Or, celles-ci sont beaucoup moins sensibles aux perturbations que les radios émettant en modulation d'amplitude.
Si cette situation s'aggravait, la réception des stations publiques (France Inter, Radio Bleue, RFI) ou privées (RTL, Europe 1, RMC-Info) deviendrait rapidement difficile, ces radios étant toujours très écoutées selon ce mode de réception, notamment en milieu rural dans les régions ou zones où le petit nombre de fréquences disponibles ne permet pas de reprendre toutes ces radios en MF.
Les perturbations rencontrées en modulation de fréquence sont généralement produites par des brouillages provenant d'autres émetteurs MF, ainsi que par des installations de réception ne respectant pas les normes en vigueur. Le volume des réclamations a été, en 2001, sensiblement égal à celui des années précédentes et a donné lieu à environ 200 enquêtes.
La grande majorité des réclamations dont est saisi le Conseil sont relatives à une mauvaise réception des programmes de télévision. Sur un total de 10 400 réclamations enregistrées en 2001 :
- 1 700 concernent les ondes métriques (réception de Canal+ uniquement) ;
- 8 800 concernent les ondes décimétriques (émetteurs de TF1, France 2, France 3, Arte/La Cinquième, M6 et quelques émetteurs de Canal+).
La plupart de ces réclamations sont liées à des brouillages par des émissions radioélectriques (CB, radiotéléphones, autres émetteurs de télévision français ou étrangers) ainsi qu'à des installations de réception défectueuses ou mal entretenues (antennes collectives).
En 2001, environ 3 000 de ces réclamations ont été dues à des installations défectueuses.
Les réclamations concernant la CB ont régressé en 2001 de 40 % par rapport à l'année précédente. Elles avaient fait un bond spectaculaire il y a quelques années, en particulier après la mise en place en 1992 du permis de conduire à points qui avait incité de nombreux automobilistes à s'équiper en CB (plus d'un million de postes émetteur-récepteur CB avaient été vendus à l'époque).
La procédure mise en place par le ministère des Postes et Télécommunications en mars 1994 en matière de contrôle et de traitement des brouillages relatifs aux postes CB est toujours en vigueur. Elle demande aux usagers de la radio et de la télévision dont les récepteurs sont perturbés de s'adresser à leur antenniste afin de s'assurer que leurs installations sont conformes aux normes en vigueur.
Si après vérification par un professionnel, les gênes subies se poursuivent, il appartient aux usagers de déposer une plainte. Ces derniers peuvent cependant solliciter l'intervention des services du Conseil à la condition de faire parvenir un document établi par un professionnel, installateur d'antenne, attestant de la conformité de l'installation perturbée aux normes en vigueur.
Cette procédure a permis de diminuer le nombre des interventions des agents du Conseil. En effet, beaucoup d'installations de réception se sont révélées non conformes aux normes et sont, de ce fait, bien plus vulnérables aux perturbations radioélectriques causées par l'utilisation de postes CB.
L'article L.112-12 du code de la construction et de l'habitation prévoit les conditions dans lesquelles peut être assurée la résorption des zones d'ombre « artificielles », c'est-à-dire occasionnées par l'édification de constructions.
La mise en place des dispositifs techniques nécessaires est effectuée sous le contrôle du Conseil, lequel peut, en cas de carence du propriétaire ou du constructeur gêneur, mettre celui-ci en demeure de réaliser les installations. Si cette mise en demeure n'est pas suivie d'effet dans un délai de trois mois, le Conseil peut saisir le président du tribunal de grande instance compétent pour en obtenir l'exécution.
L'article L.112-12 est d'application très étendue :
- il concerne tout obstacle à la réception bâti des mains de l'homme (immeubles de grande hauteur, notamment) et ce, quelle que soit la date d'obtention du permis de construire ;
- il laisse le plus large choix quant aux modalités techniques de résorption de la zone d'ombre.
Dans les faits, lorsqu'une plainte arrive au Conseil, une enquête est demandée aux services régionaux de TDF. Ces services effectuent une expertise et proposent aux différentes parties une solution. Dans 95 % des cas, l'instruction du dossier par les services de TDF permet de résoudre le problème à l'amiable.
Durant l'année 2001, le Conseil a effectué trois mises en demeure.
Grâce aux techniciens régionaux, le Conseil peut contrôler avec une grande efficacité les conditions d'émission des radios privées et détecter rapidement celles qui ne sont pas autorisées.
En ce qui concerne les radios autorisées, les mesures techniques sur le terrain permettent de vérifier :
- l'identification du programme sonore ;
- la puissance apparente rayonnée (PAR) et les contraintes de rayonnement ;
- les rayonnements non essentiels.
Ces mesures sont faites dans un premier temps par le technicien du comité technique radiophonique et, en cas de doute et après analyse des résultats de ces mesures, une demande est faite pour effectuer des mesures avec des moyens plus importants qui sont commandés soit à TéléDiffusion de France, soit, depuis 2001, à l'Agence nationale des fréquences.
À la suite de ces mesures, des procès-verbaux sont dressés par les agents assermentés du Conseil sur les conditions techniques d'exploitation des radios. Ces procès-verbaux ont conduit le Conseil à procéder en 2001 à 32 mises en demeure (38 en 2000).
Ce faible nombre est le résultat d'un dialogue permanent établi avec l'ensemble des opérateurs permettant, grâce aux liens ainsi créés, de trouver rapidement et en étroite collaboration, les solutions aux divers problèmes qui peuvent se poser.