Le CSA et l’Hadopi sont devenus l’Arcom, rendez-vous sur arcom.fr Le CSA et l’Hadopi sont devenus l’Arcom, rendez-vous sur arcom.fr

Décision du CSA

Radio Courtoisie mise en garde

Publié le

Assemblée plénière du

À la suite des propos tenus sur l'antenne de Radio Courtoisie le 12 octobre 2004 par Alain Ménargues, alors directeur de l'information de RFI, le Conseil a écrit à la station pour lui rappeler la nécessité d'assurer la maîtrise de son antenne et d'éviter en particulier la diffusion de propos susceptibles d'alimenter des tensions et des antagonismes au sein de la population ou d'entraîner, envers certaines communautés ou certain pays, des attitudes de rejet ou de xénophobie. Alain Ménargues, au cours d'une interview de Philippe de Saint-Robert, avait, d'une part, établi un lien entre la construction par Israël d'un mur de sécurité et les textes de la religion juive, et, d'autre part, avait déclaré que le ghetto juif de Venise avait été créé "par les Juifs eux-mêmes". M. de Saint-Robert n'était pas intervenu pour contester ou modérer ces propos.
 
 

Exercice du droit de réponse

par M. Philippe de Saint Robert
 
"Mis personnellement en cause sur le site du CSA le 3 décembre 2004 ainsi que dans La Lettre du CSA n° 179, au sujet d'une émission du 12 octobre 2004 où je recevais M. Alain Ménargues, directeur de l'information de RFI, sur Radio Courtoisie, je vous adresse, conformément à la loi du 29 juillet 1881, le droit de réponse suivant.
Il m'est reproché de ne pas être intervenu pour contester ou modérer les propos de M. Alain Ménargues, auteur du livre Le Mur de Sharon (dont il ne vous aura pas échappé qu'il était coédité par France Inter, service public). Les propos de M. Alain Ménargues étaient notamment les suivants : "J'ai été choqué par le Mur. Je suis allé voir des gens, des rabbins, des hommes politiques. Si vous regardez le Lévitique de la Thora, qu'est-ce que c'est ? La séparation du pur de l'impur. Un juif pour pouvoir prier doit être pur, tout ce qui vient contrarier cette pureté doit être séparé. [ ... ] Quel a été le premier ghetto du monde ? Il était à Venise. Qui est-ce qui l'a créé ? C'est les juifs mêmes pour se séparer du reste. Après l'Europe les a mis dans les ghettos."
M. Alain Ménargues prenait position sur un conflit majeur de notre siècle, qui oppose Palestiniens et Israéliens depuis 46 ans. Le commentaire sur une affaire aussi grave est libre dans un pays démocratique. Au demeurant, dans une émission en direct, il m'eût été difficile de contester les propos d'un auteur qui avait ses références ; les observations du CSA, telles que vous les avez communiquées, ne les mettent d'ailleurs pas en cause. Les Israéliens, belligérants de ce conflit, ne sont pas protégés en tant que tels par les textes réprimant le racisme et l'antisémitisme. Il en est d'ailleurs de même pour les Arabes de Palestine. Invoquer ces textes serait interdire de parler des belligérants et de critiquer les actions qu'ils mènent, même lorsqu'elles sont, à l'évidence, contraires au droit international et au droit des gens, comme c'est le cas du mur édifié par les Israéliens, qui a été condamné par la Cour internationale de Justice. Ne sont pas antisémites les propos rappelant une condamnation de cette haute juridiction. Je n'avais donc pas à modérer arbitrairement les libres propos de mon interlocuteur, ni à m'instituer juge de ses références historiques, d'autant qu'il les a par ailleurs tenus sur d'autres radios, dont une au moins est proche des plaignants et à l'écoute attentive desquelles vous ne semblez pas avoir procédé. Le rôle du CSA est d'assurer la liberté de parole dans un État démocratique et non d'instituer une sorte de censure politique sous la pression de groupes d'influence qu'il est facile de répertorier."